le Rêve de la

Dame Blanche

 


à à Christine ...

 

 
Notre association avec ses 150 bénévoles et figurants a monté un spectacle son et lumières  
à l’abbaye d’Eaunes Haute Garonne le 25 mai 2002. 
 
Pourvoyeur de rêves, ce spectacle inspiré d’une nouvelle de  
notre écrivaine locale Simone Azéma, nous fait voyager dans le monde médiéval. 
L’histoire se déroule en toile de fond de la bataille de Muret, et d’une évocation de la vie des Cisterciens. et se poursuit jusqu'à nos jours.  

Alaïs est une jeune fille qui vit en 1213. Elle aime Arnaud, un chevalier de l’armée de Simon de Montfort. Il meurt au siège de Muret.  
Dans l’attente éternelle de son retour, elle devient un témoin privilégié de la vie du village. 

‘’le Rêve de la Dame Blanche’’ 
Inspiré de « la légende de la forêt d’Eaunes «  de Simone Azéma 
Livret de Henriette Gaiffe-Combot - Scénario et mise en scène de Bernard Tournois 
Musique Pierre Paul Pujol 

TABLEAU N° 1 
Introduction 
Voix d’Alaïs 
 
Je suis Alaïs. Je suis née dans l'imagination d'une femme, au cœur de ses rêves comme souvent naissent les enfants. 
J'attends depuis le treizième siècle le retour d'Arnaud transpercé par une lame au siège de Muret en 1213. Il a perdu la vie mais pas mon amour. Je sais qu'il reviendra. Ce possible retour me remplit de joie. Je vis à Eaunes éternellement dans cette attente. Je me berce de la contemplation du village, de ces changements nombreux.  
Au gré de l'histoire, le fracas des armes a alterné avec la légèreté des psaumes et des poèmes, la fureur avec la douceur.  
Etonnantes saisons humaines. Le village est toujours là malgré ces turbulences, l'abbaye, ma vieille compagne du 12ème siècle aussi. 
Je vais vous raconter sa naissance... 
MISE EN SCENE : 
Deux danseuses symbolisant Alaïs dansent dans une chorégraphie très épurée. Les danseuses apparaissent l’une après l’autre, à un endroit différent.  
TABLEAU N° 2 
THEME : Les Cisterciens - (Fondation de l’abbaye) 
Loin d’ici, au début du XIIème siècle dans un village de Bourgogne du nom de Citeaux, rêve un jeune moine. Il s'appelle Bernard de Fontaine, plus tard il prendra le nom de Saint Bernard. Pour l'instant, le visage tourné vers le soleil levant, il se laisse doucement envahir par des images d'abbayes sereines. Pas ces monastères bruissants de trop d'échanges que gèrent avec suffisance les Bénédictins. Trop de puissance, trop d'échanges commerciaux, trop d'humaine promiscuité ont alourdi les âmes. L'envolée vers l'extase divine n'est plus possible. Ces sombres pensées ont tout à coup altéré la douceur du regard beaucoup trop bleu que les autres ont peine parfois a croiser. Bernard est en colère, il se dirige vers son lutrin de bois fruitier et relit son travail :  
"Je veux un ordre rigoureux , je veux la solitude pour des dialogues intérieurs, je veux des fonds de vallées obscurs pour retrouver la lumière spirituelle. Je veux de l'eau pour laver les corps et les âmes, je veux enfin que les moines regardent la mort chaque jour en face comme une promesse de voyage vers le paradis’’.  
Un instant apaisé Bernard appelle Jean son moine copiste favori, celui qui le ravit par la profusion imaginative de ses lettrines et lui ordonne de copier de multiples messages pour que partout du pays d'oïl au pays d'oc, l'ordre cistercien fleurisse.  

MISE EN SCENE : 
Les personnages sont en place devant le chevet. St Bernard avec un groupe de moines. Le chevet est illuminé.  
St Bernard est pensif, puis il lit son parchemin en s’adressant à Dieu. 
Une lueur monte vers le ciel.  
TABLEAU N° 3 
THEME : La vie des Cisterciens  
C'est là que quelques années plus tard s'est élevée la première église en bois . Elle était un peu maladroite mais les chênes de la forêt lui avaient donné une âme robuste. Il le fallait pour donner naissance plus tard à une église en briques à la nef hauturière de 61 mètres de longueur. Ainsi naquit l'abbaye d'Eaunes et son monastère.  
Le feu crépite dans la cheminée du scriptorium. L’abbé Sanche II, se laisse aller à une douce rêverie où s'entrelacent les lettrines chatoyantes du parchemin qu'il étudie. Fils d’une riche famille, ébloui depuis l’enfance par la lumière divine, il ne connaît que l’incandescence des propos spirituels ainsi que la trace lumineuse des fondateurs de l’ordre sur les chemin de l’éternité. 
Le 10 septembre 1150, il a pris possession, comme premier abbé, de cette merveilleuse abbaye. La grandeur cistercienne a donné la pleine mesure de son ambition spirituelle.  
L'eau, liquide magique de purification laisse raisonner des bruits cristallins dans tout l'édifice. 
Dans la grande salle s’élève la vasque où sept fois par an les moines se purifient et tondent leurs cheveux. Les méandres du ruisseau de la Grange, qui coule au fond du vallon, alimentent viviers et foulons, et lave les latrines. 
L'esprit est lumière, mais le quotidien reste terriblement présent dans les exigences de chaque jour.  
L’espace est partagé en deux : celui des moines de chœur, et celui des convers. Les granges à un jour de marche de l'abbaye résonnent bruyamment du travail des moines convers, et cloisonnent efficacement vie spirituelle et vie terrestre.  
Sanche s'approche de la fenêtre et admire une nouvelle fois la forêt environnante. Les arbres l'enchantent par la diversité colorée des frondaisons et le font rêver à la juste illustration de l'élan vers le divin. 
Avec un soupir, il entend avec un peu d'énervement les sarcasmes à peine déguisés et les plaisanteries lourdes des bûcherons qui travaillent dans le bois. 
Pierre :  
- J'en ai assez de travailler comme Pelot le bœuf. Jean ! viens m'aider à attacher ces branches sinon l'une d'elle m'arrachera encore un morceau de regard ! 
Jean :  
- Les animaux de la grange de Louzic sont plus choyés que nous . Ils ont au moins une vie paisible et ne doivent pas subir ces messes latines où je perds mon occitan ! 
- C'est peut-être l'enfer, ici bas comme le disaient hier les bonshommes noirs qui ont tant fâché l’abbé. 
- Dehors ! leur a t il dit, dehors , sortez du village !..... Attention, l'abbé est derrière sa fenêtre. 
- Je le sais, je sens son regard sur moi depuis qu'il est venu négocier le prix de mon travail et de ma vie auprès de mes parents. Il a dit : Vous aurez tous la paix éternelle si votre fils vient dans mon abbaye. Père a répondu : Monsieur l’abbé, nous ne sommes que des bûcherons ! 
Tant mieux mon fils, a répondu Sanche, j'ai besoin de bûcherons, de bergers, de forgerons, de jardiniers, pour que vive le domaine de La Clarté Dieu !  
- Allez, il faut rentrer ce bois. Viens, le soleil se couche, il faut aller à la prière du soir pour prier ce dieu si exigeant ! 

MISE EN SCENE : 
Apparition des moines et de Sanche II aux fenêtres éclairées. Scène avec Pierre et Jean qui traversent fagots en mains l’espace scénique. 
TABLEAU N° 4 
THEME : la légende (scène des vendanges) 
Voix récitant 
Tout un petit peuple vivait autour du moustier, au rythme des carillons de la chapelle. Pauvres servants de la terre et quelques petits nobles possesseurs de terres libres, ne devant hommage à personne, hormis à Dieu. 
Septembre avait habillé la forêt de couleurs flamboyantes que tempérait à peine l'ocre des chemins.  
L'abbaye ajoutait aussi la chanson rose de sa façade à la partition éclatante de l'automne. 
Tout était en place. Le fracas joyeux des préparatifs aux vendanges allait bientôt résonner dans la cour. 
On allait laver tonneaux à grande eau, s’asperger dans des éclats de rires et de soleil.  
Ecoutez ! ... Les roues cerclées de fer des charrettes font déjà résonner des orages de fin d'été dans la grande cour pavée ! … Les serpettes que l'on va affûter en cadence vont elles aussi jeter des bouquets d'éclairs ! 
Ce petit peuple va s’animer. Femmes portant des paniers. Hommes poussant tonneaux et barriques.  
Enfants ne pensant qu’à s’amuser autour du grand feu. Moines et convers tout à leur dévotion. 

MISE EN SCENE : 
Tableau figé puis un petit monde apparaît. L’abbaye est illuminée. Une charrette chargée de tonneaux et comportes. Des moines convers s’approchent de l’abbaye. C’est la préparation des vendanges, on lave les tonneaux, on affûte les serpettes. On décharge les tonneaux. Plus loin, on décharge une charrette de foin. Dans un coin des femmes papotent et préparent le repas. 
 
TABLEAU N° 5 
THEME : la légende (arrivée d’Alaïs)  
 
Le sire de Baladier, petit noble des alentours a une fille, la belle et très sage Alaïs. A 18 ans, elle vit heureuse et insouciante au cœur du village et de sa famille. L'approche des vendanges la ravit toujours malgré la fatigue harassante des fins de journées. Le tourbillon des tâches à accomplir par la communauté laïque et religieuse relâche la vigilance des parents et laisse la porte ouverte à plus de liberté. Ainsi Marie, Anne et Flore, ses amies la rejoignent chaque après-midi pour aider aux nombreux préparatifs. Ce qui permet bavardages et fous rires joyeux. Alaïs rêve beaucoup trop parfois au goût des autres mais quelle importance !  
Quel bonheur de vivre près de la belle abbaye rose et de pouvoir aller prier et rêver au cœur des larges voûtes hautes comme les arbres de la forêt.  
Entrevoir peut-être celui qu’elle aimera… 

MISE EN SCENE : 
Alaïs et ses amies descendent de la forêt. Alaïs s’éloigne un instant de ses amies et chante. Elle cueille des fleurs sur son passage, et se dirige vers l’espace central. Regard vers le ciel. Des moines de chœur l’épient amusés. Une partie des paysans regardent. En fin de chanson, ils la rejoignent. Un après l’autre les moines sortent de l’abbaye et l’entourent. Tout le monde retourne à ses occupations. 
TABLEAU N° 6  
THEME : Simon de Montfort 
Personne n'était riche, mais personne n'était misérable. L'Abbaye, suzeraine du domaine, donnait du travail à tous. C’est alors qu’apparurent les premiers signes de la religion cathare.  
Chrétiens, ils remettent en cause les fondements de l'Eglise catholique, récusant l'orthodoxie et prêchant le retour à la doctrine de l'église primitive. Ils y réussiront d'autant mieux que, par la pureté de leur mode de vie, par la clarté et la simplicité de leurs prêches, ils entraîneront la sympathie. 
Alaïs écoutait les conseils de ces étranges pèlerins. Ils lui disaient que ce monde est mauvais, que Dieu avait envoyé son ange bien-aimé pour sauver les hommes du Démon. Ils disaient aussi que si son âme était pure de tout péché elle s'envolerait auprès de Dieu et se fondrait dans son paradis. 
L'Eglise, soucieuse de maintenir sa domination par l'écrasement total de tout ce qui niait son autorité, s'efforça alors de trouver dans l'appui temporel des rois de France le moyen d'y parvenir. 
Un jour, il courut des bruits. 
(Parmi les gens rassemblés, une voix s’élève) : 
Une grande armée de soldats portant la croix, a déferlé sur les comtés du Sud, saccagé Béziers et accompli un horrible massacre. Ils ont pris Carcassonne et se sont livrés au pillage. Ces derniers jours on dit qu'une garnison de croisés s'est emparé du château de Muret. On dit aussi que le Roi d’Aragon, Pierre II est allié au Comte de Toulouse pour tenir tête à l’usurpateur Simon de Montfort. Rien ne lui résiste, après son passage c'est la terre brûlée ! Ils assassinent au nom de D) ieu. ! 
Une renchérit : - Des marchands venus du nord nous ont dit que l’ost croisé serait tout près d’ici ! Il doit s’arrêter pour la nuit avant de livrer bataille ! 
Sanche : - Simon de Montfort est pieux, quoi que tu en penses et souhaite se recueillir dans notre abbaye !  
Une clameur : ils arrivent ! 
Sanche : - Bienvenue à vous seigneur Simon. 
Simon : - Permettez moi mon père de me recueillir longuement. Mon ost s’installera non loin d’ici pour la nuit. Demain nous devons livrer bataille ! 
Sanche : (aux paysans) - Prions mes frères 

MISE EN SCENE : 
Les paysans se rassemblent au milieu de l’espace. 
Puis Simon de Montfort et ses chevaliers, sous les trompettes pénètrent dans l’abbaye. Arrivée avec des torches. La piétaille allume les feux. 
Simon et ses chevaliers précèdent la piétaille. Ils s’arrêtent au bosquet. Ils descendent de cheval. Les soldats à pied s’avancent puis font une haie d’honneur à Simon et ses chevaliers. Ils sont accueillis par l’abbé, moines et convers. De l’autre côté les paysans se sont approchés. 
Simon est agenouillé et prie. Les moines se recueillent également. Après une hésitation et progressivement, les paysans s’agenouillent. (sauf Alaïs et Arnaud). Un chevalier (Arnaud) s’éloigne du groupe. La jeune fille vêtue de blanc apparaît.. Tableau figé. 
Par un subtil jeu de lumière, tout s’estompe sauf Alaïs et Arnaud. 
TABLEAU N° 7  
THEME : la rencontre d’Alaïs et Arnaud 
TABLEAU N° 8  
THEME : Alaïs et Arnaud le lendemain 
Deux femmes :  
- Alaïs n'est point rentrée 
- Je l'ai vu s’éloigner hier soir avec ce jeune chevalier 
- Un chevalier du nord ! 
- Son père était fort en colère ! 
- Don Sanche se perdait en prières 
- Si ma fille Marie avait fugué, son père l’aurait fortement corrigée. 
- Si elle a fautée, quelle disgrâce pour les Baladier ! 
- Chut les voilà !  

Ecoutez la chanson :''Attends moi''
Voix récitant 
Il fallait bien se quitter. Dans la fraîcheur du matin, Arnaud descendit rejoindre l’ost qui partait vers Muret, vers son destin. 
Le cœur triste, Alaïs le vit lentement disparaître derrière le bosquet. Si Dieu le voulait elle serait bientôt dans ses bras.
Et sa voix intérieure lui dit : 
Alaïs : - ‘’’Revient vite, et si le sort ne veut pas, je t’attendrai ici pour l’éternité.’’ 
TABLEAU N° 9 
THEME : Alaïs pleure son amour  
Annonce de la mort d’Arnaud : 
Le mourant : - Je suis de la compagnie d’Arnaud…Désastre, ce fut un désastre ! 
Alaïs : - Arnaud ? 
Le mourant : - Le roi Pierre est mort... 
Alaïs : - Arnaud ? 
 Le mourant : - Ils ne reviendra plus !... 
Par les nuits de brume, si vous allez en forêt d'Eaunes et que vous passiez prés de l'étang vous entendrez les pleurs de l'amante fidèle, vous verrez, peut-être, à travers les futaies, une forme blanche qui erre au bord de l'eau : c'est Alaïs qui attend son chevalier. Qui sait ? L'amour réunit parfois ceux que la fureur des hommes sépara sur cette terre. 
MISE EN SCENE : 
Des cavaliers au galop traverse l’espace scénique. Annonce de la mort d’Arnaud et de l’issue de la bataille par un soldat blessé. Il est soutenu par deux autres (le sol est rouge). Un moine, puis deux autres apparaissent à la porte de l’abbaye. Puis Alaïs sort à son tour. Ils entourent les soldats. 
Alaïs se couvre le visage. Le soldat s’éteint dans ses bras. Les moines consolent Alaïs. 
Alaïs pleure son amour à travers la chanson ‘’Cruel’’ 
TABLEAU N° 10 
THEME : Le dernier mariage à l’abbaye en 1962 
Voix Alaïs : 
 J’erre depuis bientôt 5 siècles entre les méandres des ruisseaux, et les sous bois marécageux.  
Tel est mon destin.  
Près de l’étang, j’attends un siècle prochain qui me permettra peut-être de revoir Arnaud.  
Ma silhouette blanche et fugitive croise parfois de pauvres errants ou serfs, aliénés a l’abbaye ou à un seigneur des alentours. 
A la vue du voile blanc frémissant sous les feuillages, ils partent en courant, laissant bâtons et fardeaux ! Après la mort de ce maudit Simon sous les murs de Toulouse, et la reddition du château de Quéribus, la croisade des Albigeois se termine.  
Le pouvoir est maintenant au roi de France. Guerres sans fin entrecoupées de courtes périodes de paix ont sévi sur tout le royaume. La guerre de Cent ans contre les Anglais. Bien plus tard celle des Religions. Toulouse la Rose a vu s’épanouir le pastel qui a fait sa richesse.  
Et puis l’absolutisme qui déclenchera la Révolution française, et les droits de l’Homme reconnus par l’humanité entière.  
Cette période voit aussi le déclin de l’abbaye. Je l’ai vu perdre lentement son éclat. De piètres restaurations ont laissé ses murs se lézarder. De sa splendeur cistercienne, elle est devenue simple paroisse. 
Aujourd’hui, elle voit célébrer un mariage. A chaque fois, ces cérémonies me déchire le cœur. Je suis la seule à savoir que c’est l’ultime union célébrée ici...  
Pour la dernière fois, le marié passera l’anneau d’or au doigt de sa bien aimée... 
… Dieu ! Permet moi d’imaginer que c’est Arnaud et moi qui... devant l’autel... Laisse nous l’espace d’un instant... juste un instant.... Et ce sera pour l’éternité ... ! 
Mais voilà le cortège arrive. 
Le prêtre : 
- Jean-Pierre veux tu prendre Nicole pour épouse ? 
- Oui je le veux  
- Nicole veux tu prendre Jean-Pierre pour époux ? 
- Oui je le veux ! 
- Soyez unis pour le meilleur et pour le pire… 
- Je vous déclare unis par le mariage. 

MISE EN SCENE : 
Des invités en plusieurs groupes conversent. Ils attendent les mariés.  
-‘’ils arrivent, ils viennent de la mairie - Bravo !.... ‘’ - Les futurs époux descendent des tribunes suivis de la famille. Ils sont accueillis par ceux d’en bas. Le cortège se forme. Le curé commence la cérémonie. 
Curé et enfants de choeur face au public devant le chevet. 
Par un subtil jeu de lumière Alais et Arnaud remplace les mariés. Puis ils partent et disparaissent dans le halo de lumière. 
Le mariage reprend. Les mariés ont repris leurs places. Après le oui, applaudissements, félicitations. 
Une auto se range près du chevet. Les mariés montent à l’intérieur. Le cortège se forme. Des gens applaudissent aux fenêtres. Le cortège disparaît par la droite. 
TABLEAU 11 
THEME : l’école et la cour de récré .
Voix Alaïs 
Du haut de ma forêt, je vois la vie trépidante des Eaunois d’aujourd’hui. 
Dès 9 heures du matin, le parking de l’école voit le défilé des voitures. Dans une atmosphère joyeuse, mêlée d’enfants bruyants et de mamans pressées, la journée commence fort !  
Dieu, quel vacarme !  
Je retourne dans mes sous-bois ! 

 Dialogues 
Voix d’un garçon qui s’appelle Arnaud : - Tu vas au spectacle ce soir à l'abbaye ? 
Voix de fille qui s’appelle Alaïs : - oui maman y tient beaucoup  
Voix de garçon : - c'est super on y racontera la légende de la forêt d'Eaunes ! 
les enfants se mettent en cercle autour des deux enfants. 
- Je m’appelle Arnaud , je suis né a Toulouse en 1991. J'aime les histoires que Simone nous raconte le lundi matin ! elle me fait rêver ! 
- Je suis née a Muret en 1991 et je suis l'amie d'Arnaud. Ensemble nous vivons ici. Aujourd'hui Alaïs n'est plus un fantôme blanc qui erre dans la clairière. Je reprends son bouquet de rêves et je vous l'offre aujourd'hui. 
Arnaud : je ne suis pas le chevalier de 1213. J'aime la paix, la vie. 
Tous les enfants se lèvent: voix en échos : le rêve d'Alais et d'Arnaud ne s'arrête pas ici, merci d'y croire aussi...... 

 MISE EN SCENE : 
Un saxophoniste joue un long solo au seuil de la porte de l’abbaye, qui se transforme en entrée de l’école. 
Cour de récré 
Les enfants sortent du public et envahissent tout l’espace, puis tous les figurants tenant torches et ballons qui s’envolent vers le ciel. 
voir